Terminons notre promenade à Salins les Bains par les Salines Nationales.

Pour qui s'intéresse à l'histoire de l'or blanc en France, je recommande vraiment la visite des salines et du musée. C'est très très intéressant et dans un état de conservation que l'on ne retrouve pas chez nous en Moselle.

D'ailleurs, la dernière partie de la visite c'est à dire là où se faisait l'extraction du sel, l'endroit est en sous sol, ne se visite qu'accompagné d'un guide. C'est vraiment à faire !

 

Débutons cette visite par l'ancienne porte d'entrée des Salines, l'un des rares vestiges de la saline fortifiée conservé à ce jour. Le sel était un bien très précieux (d'où son surnom or blanc) et très recherché. Presque toutes les Salines se trouvaient dans des endroits fortifiés, une sorte de ville dans la ville.

 

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Salins les Bains fut salines nationales contrairement à sa voisine, la sublime saline d'Arc et Senans ou notre saline locale de Dieuze.

Les salines sont inscrites au patrimoine de l'Unesco.

 

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Il faut savoir que la mer recouvrait cette partie de la France, il y a 218 millions d'années. Les Romains eurent les premiers l'idée d'exploiter cette richesse car le sel était pendant très lontemps, le sel moyen de conservation des aliments. Les réfrigérateurs n'existaient évidemment pas à cette époque.

Les salines au fil du temps passèrent de main en main : les ducs de Bourgogne, la couronne d'Espagne et enfin la couronne de France en furent les propriétaires.

 

En 1774, Claude Nicolas Ledoux érigea la sublime saline d'Arc et Senans, là où le gisement de bois était abondant pour alimenter les fours et permettre l'évaporation de l'eau. A partir de 1780, la saumure de Salins les Bains fut envoyée à Arc et Senans par le biais d'un saumoduc. Les 21,5 km reliant Salins les Bain à Arc et Senans furent équipés de rondins en sapins creusés pour acheminer la saumure (135000 litres par jour), enfouis dans le sol pour éviter le gel et les pillages. Ppur sécuriser encore ce saumoduc, 10 postes de garde furent construits le long de ce trajet. Les gardes étaient appelés des gabelous, sorte de "douaniers" de la gabelle. 

La saline fonctionna jusqu'en 1962 date à laquelle elle cessa définitivement son activité.

 

Voici des rondins de l'ancien saumoduc conservés à l'intérieur du musée

 

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A l'intérieur du musée situé dans l'ancienne Saline, on peut observer ce chemin surélevé en bois, là où les ouvriers roulaient des charettes remplies de sel et le versaient ensuite, en contre-bas, dans des box de stockage.

 

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Ces énormes poëles, superbement conservées étaient chauffées au bois. La saumure placée sur le dessus pour l'asséchée et par évaporation obtenir le sel.

 

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Après la visite du musée, que nous quittons avec notre guide, nous rejoignons l'ancien site d'extraction de la saumure. Nous découvrons un superbe endroit voûté. Après la visite de la première pièce, nous longeons la petite rivière  détournée et nous rendons près de la roue à aube.

 

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Surprise : tout le dispositif fonctionne encore !!! Il est d'époque (enfin du 18ème)

 

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La roue à aube entraîne au fond une "pompe". Avant la mise en place de ce système, l'extraction était faite dans un manège par des chevaux.

Même si les salines sont fermées aujourd'hui, la saumure est encore extraite pendant les horiares de visite pour que les visiteurs puissent observer le chantier. La saumure n'est pas gâchée. Savez-vous ce que l'on en fait à Salins les Bains ? (réponse plus bas)

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On l'utilise l'hiver pour dessaler les routes de la commune ! Pas bête !

 

 

La visite se termine à Salins les Bains et pour rester dans les salines, dans l'un de mes prochains billets, je vous présenterai une saline de Moselle : les salines royales de Dieuze.

Mais auparavant nous ferons un petit crochet à Dole.

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